« T’as vu la boule blanche tout en haut ? »
On l’aperçoit depuis la route de Durban en arrivant sur Saint-Jean. Ensuite, pas un jour sans lui jeter un petit regard (surtout depuis le « Refuge des Garrigues »). Elle est là, si loin, si près… C’est comme un astre qui vous attire ! « c’est quoi la boule blanche tout en haut de la montagne ? » Ici, les gens disent que ce n’est pas une montagne mais une colline ! C’est tout de même une colline qui culmine à plus de 700 m et ça donne envie d’en gravir le sommet ! Son nom : Montolier de Perellos.
« Alors cette boule, on s’la fait ? »
Vu du gîte, ça parait facile, mais la garrigue est trompeuse… il faut s’imaginer dans le maquis dans une végétation hyper dense qui dépasse les 2,5 m : en dehors du sentier balisé, ça ne passe pas ! L’itinéraire proposé part du col de Feuilla. Il faut être bien chaussé et prendre un chapeau, un coupe-vent, de l’eau, un petit en-cas bref tout ça pour dire « qu’on ne fait pas la boule » à l’improviste à 15 h l’après-midi en plein soleil !
La première partie est la plus difficile du parcours sur environ 1/2 heure d’ascension. Le souffle court, vous montez en silence ce chemin caillouteux sans risque de vous tromper.
Si vous le faites entre mars et juin, vous tomberez rapidement sur quelques belles spécificités de la flore méditerranéenne comme l’Asphodèle :
L’aphylante de Montpellier :
La Fritilaire :
Feuilles cotonneuses, fleurs chiffonnées, les Cystes mettent de la couleur partout pendant plusieurs semaines entre mars et avril : un régal pour les abeilles et pour les yeux !
C’est dès le mois de février que le Romarin profite de ce climat si ensoleillé des Corbières pour faire ses premières fleurs; ça dure jusqu’à fin avril mais les odeurs de garrigues gardent une note dominante de Romarin les 12 mois de l’année !
Suivez le guide !
Le chemin très raide du départ s’adoucit peu à peu ; vous avez retrouvé votre souffle (surtout après de multiples pauses botaniques…) et le sentier devient moins net à l’horizon : il vous faut alors vous fier aux marquages au sol qui se superposent ! Des tâches rouges, de grandes bandes bleues et des petites catadiopes cimentés dans le rocher : tous ces indications mènent (au moins dans un premier temps) à la même destination : le trou de spéléo.
Attention : ne pas imaginer (pas même une seconde!) s’aventurer dans ce type d’Aven sans accompagnement par un club de spéléologie de la région. Le danger semble parfois limité au regard des premiers mètres mais c’est en prenant ce genre de risque que l’on s’expose à une chute de 4 à 5 mètres fatale dans une salle souterraine ! La région en est « truffée »… Alors pas de blague ! et on continue.
Vue à 360°
Si entre les fleurs et les trous, il faut bien regarder où on met les pieds, il ne faut pas oublier d’admirer le paysage. A force de grimper, vous avez pris de la hauteur et pas qu’un peu !
A droite, vue sur les éoliennes de la route d’Opoul et sur Barcares.
A gauche, vue sur les Corbieres côté terre.
Le chasseur de fleurs reste toujours à l’affut : la terre est rare mais les fleurs apprécient ce milieu calcaire et aride !
Tulipe australe ou Tulipe Sylvestre (il parait que ça fait l’objet de querelles entre botanistes…) elle s’appelle aussi tulipe du midi et c’est le nom le plus joli.
Sceau de Salomon :
La boule dans le viseur
Attention toutefois à ne pas perdre votre chemin et bien suivre les « cairns » pour atteindre (dans 30 minutes environ) cette boule qui se rapproche pas après pas…
Cette fois c’est sûr, vous tenez le bon bout…
Quand soudain !
Vous y êtes enfin !!
c’est la plupart du temps assez venté mais ça fait toujours quelque chose d’être là haut ! (Au fait, c’est un repère météorologique et de surveillance des incendies)
Sur le chemin du retour
suivez le chemin…
et profitez de ce vous avez manqué en montant :
comme cette Hellebore ;
Ce Muscari violet,
Ces Irys nains qui ne sont déjà plus en fleurs,
ou ce Flambé qui s’enivre de thym.
J’espère que cette petite ballade au coeur de la garrigue vous aura donné envie de venir ou revenir profiter de cette nature et de grimper, vous aussi, jusqu’à la boule !
Pour les plus motivés, voici quelques repères sur la carte…
Sur ce tracé un peu hésitant, on comprend que sortir du chemin balisé peut devenir rapidement périlleux et oblige à rebrousser chemin chaque fois que la garrigue (ou plutôt le maquis) devient impénétrable !
Bonne balade !